PISTES ET RESSOURCES
D'abord vous dire que nous restons évidemment, et avec plaisir, disponibles pour vous accompagner dans vos démarches d'écriture et de lecture avec vos élèves, ou dans vos recherches préalables de ressources (textes, ateliers d'écriture...). Vous pouvez nous contacter VIA LE SITE ou directement à nos adresses AEFE (François COUDRAY et Gérald BOUCARD).
Vous rappeler, ensuite, que quelques pistes sont d'ores et déjà proposées ci-dessous.
Vous inviter, enfin, à partager vos ressources et vos expériences (en nous écrivant aux adresses indiquées ci-dessus afin que nous puissions les publier ici) : que POÉCLIC soient ainsi l'occasion de nouveaux échanges, enrichissant pour toutes et tous !
DIS-MOI DIX MOTS - DONNE-MOI DES PISTES !...
Brochure, dossier, définitions, illustrations, pistes d'activités...
Vous trouverez tout cela, en cliquant ICI.
QUELQUES POÈMES – AU FIL DE L'EAU....
Charles BAUDELAIRE (et le "bruit de (la) plaine indomptable et sauvage"), Alphones DE LAMARTINE (et "les flots chéris" de son lac) et Paul VERLAINE, évidemment, dont la transparence offre des lectures pour tous les âges ("comme il pleut sur la ville..." ou "l'océan sonore..")
Mais aussi Rainer Maria RILKE (dont les Vergers sont écrits en français)...
Eau qui se presse, qui court -, eau oublieuse
que la distraite terre boit,
hésite un petit instant dans ma main creuse,
souviens-toi !
Clair et rapide amour, indifférence,
presque absence qui court,
entre ton trop d'arrivée et ton trop de partance
tremble un peu de séjour.
Francis CARCO...
Il pleut — c’est merveilleux. Je t’aime.
Nous resterons à la maison :
Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes
Par ce temps d’arrière-saison.
Il pleut. Les taxis vont et viennent.
On voit rouler les autobus
Et les remorqueurs sur la Seine
Font un bruit... qu’on ne s’entend plus !
C’est merveilleux : il pleut. J’écoute
La pluie dont le crépitement
Heurte la vitre goutte à goutte...
Et tu me souris tendrement.
Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure,
Qui sanglote comme un adieu.
Tu vas me quitter tout à l’heure :
On dirait qu’il pleut dans tes yeux.
*
Ne parlons pas , écoute
La pluie à grosses gouttes
Dégouliner du toit
Et ruisseler aux vitres.
Il pleuvait, souviens-toi,
Comme il pleut dans mes livres.
Un vieux phono grinçait,
Le vent brassait les branches
Par ce sombre dimanche.
Un vent âpre et glacé
Et, soudain, sans qu’on sache
D’où le vent le chassait,
Cet air de cor de chasse…
Guillaume APOLLINAIRE et ses calligrammes.
Eugène GUILLEVIC, qui a tant écrit sur l'eau (son océan, mais aussi la fontaine, les larmes, le ruisseau...). A parcourir sans soif (très largement disponible en ligne).
L’eau m’a mouillé,
Giflé, désaltéré;
Elle m’a porté, bercé,
Enveloppé.
Elle a fait encore
Bien d’autres choses,
Comme de couler sur moi,
D’être une épaisseur.
Je crois sentir qu’il y a une chose
Que l’on peut faire à travers elle,
Et je ne sais pas laquelle.
Et plus près de nous encore, Claude ROY. A relire, ne serait-ce que pour le plaisir.
L’eau vive
L'eau des fontaines de la pluie,
la gentille eau, la fraîche aux joues,
l'eau qui a peur quand vient la nuit,
l'eau qui tout bas chante tout doux,
l'eau qui murmure, l'eau qui dort,
l'eau qui joue avec les anguilles,
avec Inès ou Léonor,
avec les longs cheveux des filles,
l'eau qui paresse, l'eau qui bout,
l'eau qui bouillonne méchamment,
l'eau qui désaltère les loups,
l'eau d'Ophélie lit des amants,
l'eau file et fuit comme ma mort,
comme le temps de notre amour,
ainsi qu'Inès ou Léonor,
l'eau glisse et fuit comme le jour.
Serre les mains, ferme les doigts
- et déjà l'eau file au moulin
comme la joie qui, près de toi,
quand tu l'embrasses, est déjà loin
*
L’eau discrète
Une eau glacée qui coule.
On l’entend sans la voir
(La pensée de l'été qui chantonne sous l'herbe)
Les toutes petites abeilles noires leur bourdon continu
(Le rêve que le soleil fait à bouche fermée)
A onze heures en août le monde est transparent
Il sera brûlant après la méridienne
Une très modeste éternité baigne de clarté vive
L'eau qui court les abeilles le soleil triomphant
Une éphémère qui nous habite toi et moi
Elle fondra dans le jour comme le sucre dans l'eau
Comme le temps dans le temps.
*
Septembre
À la fin de septembre les étoiles refroidissent et il y a dans le pré une odeur de pommes trop mûres.
J'aimerais que la mer qui voyage sans cesse
m'écrive une lettre de sel très blanc avec juste
une ombre de mélancolie
où elle me parlerait de pays très lointains et de rivages verts
une lettre pour l'automne. Nous la lirions sous la lampe
parce que les journées raccourcissent au moment des vendanges
et que l'océan est loin malgré le vent qui nous en parle
J'ai monté des bûches et le petit bois pour allumer
du feu et je regarderai la flamme danser sur tes pommettes.
*
Mon enfance habitait une demeure d’eau
En amont le moulin long rémouleur de l’eau
faisait vibrer sans fin son plancher de bois blanc
La grande roue à aubes éclaboussait le temps
dans sa cage de pierre où s’engouffrait l’eau vive
La poussière de farine tremblait dans le soleil
et sur l’île en aval la maison de l’éclusier
ouvrait et fermait le chemin des gabares
J’avais dix ans
Depuis longtemps déjà
je me savais mortel
J’étais très étonné
cette façon qu’a l’eau de couler dans le noir
cette façon qu’a le sang de glisser dans le temps
Je m’engourdissais exprès un bras
pour entendre dans mes veines l’eau de ma durée
cogner doucement
Ou bien je jouais avec moi-même au docteur
je me prenais le pouls
pour me sentir battant
N.B. : Ce sont là les premiers vers de son "autobiographie poétique", Sais-tu si nous sommes encore loin de la mer.
Et une anthologie, pour finir : L'EAU EN POÉSIE...
FORMES COURTES - VOUS AVEZ DIT HAÏKU ?
Bien avant le tweet, le HAÏKU explore, en poésie, les ressources expressives de la forme brève.
Et les poèmes, classiques ou contemporains, qui évoquent l'élément aquatique (sous toutes ses formes : pluie, mer, lac, étang, rivière, larme...) sont extrêmement nombreux. Il suffit d'ouvrir l'anthologie (papier ou numérique) à votre disposition pour vous en rendre compte...
Le bruit de la cascade
A cessé depuis longtemps
Et pourtant
Son renom a suivi son cours
On l'entend encore.
Dainagon Kintô
*
Dans le vieil étang
Une grenouille saute
- Un ploc dans l'eau.
Matsuo Bashõ
*
Sous l’averse
Il a la goutte au nez
L’épouvantail.
Kobayashi Issa
*
Me voici
Là où le bleu de la mer
Est sans limite.
*
Toute la journée
Sans un mot -
Le bruit des vagues.
Taneda Santoka
ET EN MUSIQUE –
CHANTONS SOUS LA PLUIE...
Le répertoire en est si vaste, des comptines (Henri Dess ou les Enfantastiques...) à la "chanson française" (Guy Béart, Véronique Sanson, Olivier Marguerit...), en passant par le jazz ou la mélodie romantique (Schubert, version originale ou version jazz)...
Et vous, quelles chansons aimez-vous, au fil de l'eau...